Auteur :
Fleur Hana
Genre :
érotique, drame, romance
Éditions :
EdiBitch
Publication :
1er Juin 2015
Résumé
« J’ai envie d’oublier
que mon frère est mort, que personne ne me regarde plus de la même
façon. Je sais que ce type a le pouvoir de me faire tout oublier. Et
j’ai envie de lui. Tout simplement. »
Dans cette romance contemporaine sensuelle, Angie
nous raconte son expérience du deuil et nous entraîne dans
son cheminement personnel qui la conduit dans les bras de Valentin.
Il l’aide à pleurer.
Elle lui apprend à aimer.
Avis de Marie
Les Bottes Rouges,
ça faisait un moment que je voulais le lire. Problème : quand un livre n’est plus édité, il est
très difficile de se le procurer. Quand j’ai enfin pu mettre la main dessus
(même si ce n’était qu’un prêt), forcément je me suis immédiatement lancée dans
sa lecture. Une fois commencé, impossible de l’abandonner, ce roman m’a complètement retournée émotionnellement.
Angie vient de perdre
son frère dans un terrible accident de moto. Se sentant responsable – si seulement elle avait réagi avant, elle
aurait pu éviter le camion… -, la jeune femme ne parvient pas à faire son
deuil. Comment reprendre le cours normal
de sa vie avec une telle perte et une telle culpabilité ? Valentin, lui, l’a compris. Il ne sert
à rien de vouloir porter le poids d’une culpabilité imaginaire. Et puis la vie, c’est fait de joie et de tristesse,
de perte et de bonheur. Lui, il a perdu sa mère quand il était plus jeune.
Depuis, il refuse de s’attacher, les
aventures sans lendemain lui vont très bien. Mais derrière cette carapace de
dur à cuire, n’y aurait-il pas tout simplement un homme fragile qui a peur
d’aimer ?
Les Bottes Rouges, c’est l’histoire de deux personnes ayant enfermé
leur souffrance au plus profond d’eux-mêmes. L’une ne sait comment
l’exprimer, l’autre préfère l’ignorer. Pourtant, quoiqu’ils en disent,
quoiqu’ils fassent, elle est toujours aussi présente. Dépassés par leur
douleur, elle est ce qui va les rapprocher. Après la mort de son frère, Angie
revient dans la ville de son enfance. Si elle ne veut pas retourner vivre chez
ses parents, elle ne peut cependant trop s’éloigner. Alors elle trouve un
compromis en allant vivre en colocation avec ses deux meilleurs amis, Joss et
Ana. Damien avait une personnalité incroyable et il a laissé son empreinte
partout dans la petite ville. Qui n’a pas connu ce beau garçon, drôle et un peu
casse-pieds sur les bords, mort dans la fleur de l’âge ? Partout où elle va, Angie voit l’empreinte
de Dam. À commencer par les amis de son frère, nombreux et qui ne
l’oublient pas. Et ça, ils le lui font tous savoir, un peu trop même. Sauf Valentin. Lui, il la rejette même
carrément. Pourquoi ? Parce
qu’elle est la sœur de Dam ? Et qu’on ne touche pas aux sœurs de ses
potes ? Ce jeune homme à la réputation sulfureuse enchaîne les coups d’un
soir. Et ça lui va parfaitement, il ne cherche pas à se lancer dans une
quelconque relation, qui forcément se conclurait dans la douleur d’une manière
ou d’une autre. Alors pourquoi Angie lui
fait-elle autant d’effet ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à lui sortir de la
tête ?
Alternant les points
de vue, ceux d’Angie étant plus nombreux, Fleur Hana nous livre là plus qu’une simple romance. Les Bottes Rouges, c’est certes une
histoire d’amour mais pas seulement. C’est surtout l’amour après le deuil. Comment
retrouver le bonheur après la perte d’un être cher ? Comment se
reconstruire ? La douleur, omniprésente, comment la gérer ? Comment
l’oublier ? Peut-on un instant arrêter de souffrir ? Cette
douleur d’Angie à la mort de son frère, son questionnement et son cheminement
intérieur sont poignants. Le style se veut assez cru. Fleur Hana n’y va pas par quatre chemins et laisse ses personnages
s’exprimer sans aucun filtre. Alors parfois, ça choquerait presque mais à
d’autres moments, ça prête à sourire, un sourire
de façade certes, mais un sourire quand même. Car derrière les petites touches d’humour, parfois
décalée, parfois noir et les petits délires entre parenthèses, la souffrance est toujours là. Mais il
faut avancer et ça c’est difficile. Parce que la vie, elle, elle continue. Et
pour pas mal de monde, rien n’a changé. Et c’est
ça qui est dur aussi : de voir le monde continuer à tourner comme si
de rien n’était alors que le nôtre s’est effondré. Valentin peut aider
Angie à gérer ça. Il lui permet de penser à autre chose. S’il pouvait juste
essayer d’arrêter de l’humilier, ça serait bien. Frustrée, ça elle va
l’être ! Et Valentin, à lutter
contre leur désir mutuel, ne va rien faire pour l’aider.
Moi qui n’aime pas plus que ça la new romance, ici j’ai été
agréablement surprise. Bien que présente, elle
ne sert ici qu’à donner un peu de piment à l’histoire. Car pour une fois,
j’ai trouvé qu’il y avait vraiment une histoire, ce qui rendait les personnages davantage crédibles.
Les Bottes Rouges est le premier roman que je lis de Fleur Hana.
Petit coup de cœur qui m’a chamboulée de par le sujet abordé, il m’a donné
envie de découvrir d’autres romans de l’auteur. À voir quel sera le prochain
maintenant. Des avis ?
Extraits
« Maintenant
qu’il n’est plus là, je mesure l’intensité du vide qu’il a laissé derrière lui.
Bien sûr, c’est un peu cliché de se dire qu’on se rend compte de ce qu’on avait
une fois seulement qu’on l’a perdu. Mais c’est tellement vrai… On essaie
d’aller de l’avant parce qu’on ne peut pas se permettre de rester à se lamenter
et déprimer toute la journée au lit. Même si c’est tentant… Malgré tout, la
douleur est toujours aussi vive. Et je me demande si j’arriverai vraiment à la
gérer un jour. Je ne dors plus beaucoup, la culpabilité me ronge
insidieusement, ma famille m’en veut (à juste titre), mon frère me manque, dès
que je ferme les yeux, je revis ces quelques secondes qui me hantent… »
« Finalement, le
bad boy est un peu un crottin de chèvre : il se bonifie avec le temps. »
« Tu n’as pas le
choix, tu bouges ton cul pour vous faire vivre. Et je ne parle pas d’argent, je
parle vraiment de ce qui constitue la vie au quotidien, tous ces trucs auxquels
on ne pense pas quand c’est quelqu’un d’autre qui s’en charge. Ce jour-là, j’ai
réalisé que j’avais été tellement dépendant d’elle, pour le matériel mais aussi
émotionnellement, et je me suis promis que ça ne m’arriverait plus. Parce que
quand la personne dont tu dépends se tire, que ce soit par choix ou non, tu te
retrouves comme un con. Perdu. Et putain, je ne veux plus jamais ressentir
ça. »
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