Auteur :
Paul Blanchot
Genre :
heroic fantasy
Éditions : L’Ivrebook
Publication : 26 novembre 2016
Pages :
163 pages
Prix :
5,99€
Achat :
L’Ivrebook
- Mortis
Résumé
« Lorsqu’elle accède à la souveraineté du plus grand royaume terrestre,
sa mainmise est sans pitié. Les masques tombent, des plans s’échafaudent dans
l’ombre, et les tyrans ne seront pas forcément ceux qu’on aurait crus ».
Une grande épopée de fantasy, centrée sur le personnage
emblématique de nos cauchemars, celle que l’on ose à peine nommer, et que nos
sociétés préfèrent ignorer de crainte qu’elle tourne son attention dans notre
direction.
Avis de Marie
Il est parfois intéressant de se lancer dans des
lectures qui peuvent nous surprendre mais il est parfois tout aussi bon de
revenir à son genre de prédilection.
Pour ma part, il s’agit de la fantasy. Grande adepte du genre,
j’ai tendance à m’orienter depuis quelques temps vers des univers
particulièrement sombres et à me montrer très exigeante.
Mortis est
un roman qui a su attirer mon attention, tant le résumé était attrayant : mystérieux
et intriguant, il ne dévoile rien de l’histoire tout en éveillant l’intérêt
du lecteur. Alors quand Paul Blanchot m’a proposé de le découvrir, je n’ai pas
hésité une seule seconde et bien m’en a pris !
Suite aux meurtres de son
époux et de son fils, Ciarane sait qu’elle ne pourra obtenir vengeance que dans
la Mort. Alors elle se donne à elle complètement, corps et âme, apportant la
dévastation sur le Royaume Millénaire. Il est impossible de résister à la Mort
et lorsque celle-ci s’étend, il n’y a plus guère d’espoir. Les Dieux prennent
peur. Comment lutter contre la Mort alors même que tôt ou tard, elle finira par
tous les accueillir ? Crainte de tous, Mortis peut désormais aller à sa
guise dans le monde des mortels et commettre des ravages.
Littéraire de formation, j’aime les tournures alambiquées et
complexes, ce que je peine parfois à retrouver dans la littérature
contemporaine et qui se retrouve plus facilement dans les classiques. Ici, j’ai été plus qu’agréablement surprise
de voir que ce type de plume existe encore parmi les auteurs contemporains, qui
plus est, français. Paul Blanchot nous fait découvrir en un peu plus d’une
centaine de pages un univers fantastique
riche et très travaillé. Il est
d’ailleurs étonnant de voir à quel point un récit aussi court peut inversement
être beaucoup plus profond que des récits qui traînent davantage en longueur.
J’ai même regretté que l’histoire se termine aussi rapidement, tant j’aurais
aimé rester plonger un peu plus longtemps dans le monde de Mortis. En effet, le roman
est très court, quasi une nouvelle, mais
d’une efficacité redoutable. Rythmé et sans presqu’aucun temps mort (sans
jeu de mots), l’auteur réussit à captiver son lecteur dès les premières lignes
du roman. Encore faut-il accepter de se retrouver déconcerté dès le départ et
savoir se montrer patient pour comprendre plusieurs pages plus tard et
progressivement toute la complexité de l’œuvre. L’intrigue est amenée petit à petit, laissant au lecteur le temps
d’intégrer et d’assimiler chacun des éléments, qui participent à la
création d’une mythologie dont il ne fait aucun doute qu’elle a été longuement
réfléchie. Le hasard n’a pas vraiment de place ici et c’est donc un roman bien structuré auquel nous avons
affaire.
En personnifiant la Mort à travers Ciarane, Paul
Blanchot en fait un personnage à part entière, qui ne se contente pas d’observer d’un œil passif le
monde qui l’entoure, attendant que la vie quitte les êtres du Royaume
Millénaire pour venir la rejoindre. Non, la Mort a décidé de prendre elle aussi
sa revanche contre les Dieux, contre le monde qui l’a condamnée dans les
ténèbres les plus profondes. Mais sans
la vie, la Mort ne peut exister. Elle est elle aussi condamnée. Alors il va lui
falloir mesurer ses ambitions. Quand s’arrêtera-t-elle ? Une fois lancée,
peut-elle être arrêtée ? J’avoue m’être interrogée au début sur le
titre du roman car le chevalier Ornoran apparaît bien comme le personnage
principal. Du moins, c’est ce que je me disais jusqu’à ce qu’au fil de ma
lecture, je réalise qu’à travers ce personnage au courage exemplaire et à la
ligne de conduite indéfectible, c’est bien de Mortis dont il est question.
Ornoran et Ciarane ne sont que des prétextes pour aborder ce sujet et c’est à
travers le regard du chevalier et de ses actions que le lecteur découvre l’immuabilité de la Mort.
Lugubre à souhait, Mortis est aussi un roman captivant. Dans une ambiance
apocalyptique, Paul Blanchot fait de la Mort un personnage à part entière,
terrorisant et pourtant intrinsèquement lié à la Vie. Merci beaucoup pour m’avoir
permis de découvrir Mortis !
Extraits
« Dans le
panthéon divin, si la Mort pouvait facilement être l’une des entités les plus
puissantes, elle en était surtout la plus crainte, et la moins appréciée. Elle représentait
l’antithèse des autres. Là où nombre d’entre eux se voulaient soit vie, nature,
courage, force, couleurs, sentiments, Mortis en était la négation. »
« Tout,
tout, tout… ne sera jamais assez. Plus, plus, plus… à la rigueur. Et pourquoi
ne pas simplement sourire au quotidien, continuer à rêver et à croire en soi ? »
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