Auteur :
Anita Diamant
Titre VO : The Red Tent
Traduction : Lisa Rosenbaum
Genre :
romance, drame
Éditions : Charleston
Publication : Janvier 2016
Pages :
412 pages
Prix :
8,90€
Achat :
Éditions
LeDuc – La Tente Rouge
Résumé
1 500 av. J.-C., aux confins
du désert.
Dina, la seule fille de
Jacob, un puissant patriarche, vit dans l'ombre de la tente rouge, cet endroit
interdit aux hommes où les femmes de la tribu échangent secrets et rites
ancestraux. Ainsi goûte-t-elle, très jeune, aux fruits défendus : une liberté
et une indépendance inimaginables au temps de la Bible.
Devenue femme à son tour,
Dina succombe aux délices de l'amour et se donne à Shalem, l'homme qu'elle
aime, bravant ainsi les interdits de son clan. Cela, les fils de Jacob ne
peuvent l'admettre. Par une nuit d'épouvante, le destin de Dina bascule.
Pour survivre, elle est
contrainte de se réfugier en Égypte, et d'enfouir dans sa mémoire les secrets
de sa jeunesse. Parviendra-t-elle un jour à vivre pleinement ?
Avis de Marie
Voici un roman qui a su me surprendre agréablement. Guère convaincue au départ par la couverture, le
résumé m’intriguait assez pour que je me laisse tenter. Si les premières pages
m’ont demandé quelques efforts pour continuer, au bout d’une cinquantaine de
pages, j’ai été surprise de voir à quel
point j’étais désormais happée par l’histoire de Dina, la fille de Jacob,
et de toutes ses « mères ».
S’inspirant du récit biblique, Anita Diamant parvient avec beaucoup de talent à
rendre hommage aux femmes.
Pourquoi le titre de ce
roman ne renvoie-t-il pas davantage à Dina contrairement à ce que semble
nous promettre son résumé ? Pourquoi lui donner le nom de « La Tente Rouge » ? Parce que
cela serait extrêmement réducteur que de le résumer à « l’histoire » de Dina. La
Tente Rouge, c’est bien plus que l’histoire d’une seule femme. C’est
l’histoire des femmes, de traditions ancestrales et des liens qui unissent une
mère et sa fille.
Dina, fille de Jacob, personnage biblique bien connu,
nous raconte son enfance au sein de sa tribu. À travers ses yeux, nous allons voir le quotidien des femmes de Jacob,
sa mère et ses tantes. À travers son récit, c’est toute leur histoire que nous
allons découvrir mais aussi et surtout, tout leur enseignement et l’importance
pour elles de transmettre à leur seule et unique fille tout leur savoir. Une
mère biologique, des mères de cœur. La Tente Rouge est le lieu des mystères de
la vie où seules les femmes peuvent accéder. Dina, unique fille de Jacob, y
sera admise bien avant de devenir femme et y suivra les enseignements de ses
mères, jusqu’au jour où, à son tour, elle les quittera pour se marier. Mais
malheureusement, son choix causera la ruine
de sa famille. Se donnant corps et âme à Shalem, un prince non circoncis, elle
suscitera la colère et la jalousie de ses frères qui vengeront son honneur dans
le sang. Condamnés à porter la honte de cet acte infâme, les frères de Dina
connaîtront tous de terribles sorts. Dans
un monde de haine et de violence, quelle place ont les femmes ?
La Tente Rouge est un roman empreint d’émotions
fortes qu’Anita Diamant sait faire partager à ses lecteurs. Puissant et enchanteur, c’est avec
plaisir que nous découvrons les rites ancestraux de ces femmes au courage et à
la force de vivre exceptionnels. C’est avec beaucoup de justesse et de finesse que l’auteur parvient à rendre
compte d’un quotidien difficile dans un monde hostile où l’amour et la douceur
trouvent pourtant malgré tout leur place. Seulement Anita Diamant ne laisse
aucune place aux hommes dans ce récit. Ils ne sont là que pour illustrer la
force de caractère de ces femmes. Elles seules ont ici droit à la parole. Le lien unissant une mère et sa fille est
le fil rouge, si je-puis dire, du roman. La transmission des traditions
ancestrales, de l’histoire des ancêtres, des savoirs, passe de mère en fille. Briser
la chaîne, c’est briser le passé et perdre le lien qui unissait présent et
passé. Comment Dina, privée des siens,
parviendra-t-elle à maintenir ce lien ?
Anita Diamant nous donne l’occasion de partager avec La Tente Rouge quelques instants de
poésie et de douceur féminine dans un monde marqué par la brutalité des hommes.
Il s’agit là d’un roman surprenant mais puissant de part les émotions qu’il
suscite.
Extrait
« Nous avons perdu contact depuis si longtemps ! Mon nom ne vous dit
rien. Mon souvenir est poussière.
Ce n’est pas votre faute, ni la mienne. La chaîne
reliant mères et filles s’étant rompue, la transmission de la saga familiale
incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis
devenue une note en bas de page. Ma vie n’est qu’une parenthèse entre
l’histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph,
mon frère. Les rares fois où l’on se souvient de moi, c’est en tant que
victime. Presque au début de votre saint livre, on trouve un passage qui semble
indiquer que j’ai été violée. La suite est le récit sanglant de la façon dont
on a vengé mon honneur. »
Note


Je ne connaissais pas du tout, tu me donnes envie de le découvrir :)
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