Auteur : Yoko Ogawa
Genre : Nouvelle
Éditions : Actes Sud
Collection : Babel
Publication : 31
août 2005
Pages : 152 pages
Prix : 6,60 euros
Résumé
Une jeune femme vient de confier sa grand-mère
à une institution médicalisée. Aujourd'hui devenue totalement dépendante,
silencieuse et immobile, la vieille dame semble peu à peu s'effacer de toute
réalité. Dans la mémoire et l'inconscient de sa petite fille, la solitude est
immense...
Une jeune fille vient d'apprendre que son frère
est malade, qu'il doit passer les derniers mois de sa vie à l’hôpital. Jour
après jour elle lui rendra visite. De jour en jour leur intimité, la qualité de
leur relation va s'intensifier pour devenir le centre de leur existence. Dans
la quiétude de la chambre blanche, le temps passe au rythme des saisons...
Dans ces nouvelles écrites en 1989, Yôko Ogawa
n'évoque pas simplement la douleur de la mort ou la violence de la maladie,
elle explore déjà ce sas très particulier, ce passage de la vie à l'absence qui
génère un accomplissement des sentiments parfois incomparable avant de venir
s'inscrire dans la mémoire.
Avis
de Marie
Ayant décidé depuis cet été de m’intéresser
davantage à la littérature asiatique et plus
particulièrement japonaise, j’ai commencé
avec quelques petites œuvres. J’ai donc découvert le style et l’écriture de
Yoko Ogawa avec ses deux petites nouvelles
écrites en 1989. Que dire si ce n’est que j’ai été quelque peu déroutée ?
Cet ouvrage comporte deux nouvelles. La
première est Une parfaite chambre de
malade qui nous fait suivre le quotidien d’une jeune femme dont le frère
est très malade. Devant passer les derniers mois de sa vie à l’hôpital, le
jeune homme va voir sa sœur réorganiser complètement sa vie afin d’être auprès
de lui chaque instant. Dans la seconde, La
désagrégation du papillon, nous suivons à nouveau le quotidien d’une jeune
femme dont la grand-mère est malade.
Il s’agit ici de se laisser dériver au gré des
pensées des protagonistes. L’auteur
aborde des thèmes sensibles : la maladie, la vieillesse, la mort mais
aussi la vie et l’amour. Comment faire face au quotidien à la maladie d’un
proche ? Comment continuer à vivre quand les êtres aimés sont partis pour
toujours ou s’apprêtent à partir ? Chacun des personnages de
ces nouvelles va être confronté à ces situations, l’une avec un frère encore
jeune, qui n’aura guère le temps de profiter davantage de la vie et l’autre,
avec une grand-mère qui s’éloigne jour après jour de la réalité. La souffrance
de ces malades et surtout celle de leurs proches qui les soutiennent dans leurs
derniers instants sont abordées par l’auteur. Il leur faut alors faire face à
un quotidien de plus en plus difficile émotionnellement.
Dans Une
parfaite chambre de malade, la narratrice est une phobique de la saleté. La
chambre de son frère à l’hôpital va devenir pour elle un refuge : cet
chambre d’un blanc immaculé et où tout est stérile va rapidement constituer un
véritable havre de paix. C’est dans une atmosphère paisible qu’elle va
apprendre à connaître davantage ce jeune frère condamné à la quitter bientôt.
Il est impossible de lutter contre le temps et ses jours sont comptés pour
clarifier ce qu’elle éprouve pour lui.
Ses souvenirs constituent un rempart contre le monde extérieur qui lui
semble hostile.
Dans ces récits, tout se déroule en suivant le
point de vue de chacun des personnages principaux. L’histoire
évolue ainsi en fonction des pensées de chacune de ces deux femmes, ce qui
confère à l’ouvrage une ambiance
particulière, difficilement descriptible, à la fois légère et pesante. De même,
le récit est aussi impersonnel qu’intimiste en raison du point de vue adopté. Bien
que nous livrant leurs pensées les plus intimes, les deux narratrices apparaissent
très distantes. Pourtant, elles sont très impliquées émotionnellement auprès de
leurs proches malades. Cette mise à distance constitue en quelque sorte une
barrière de protection contre le monde extérieur mais également contre la
douleur de voir ces êtres chers souffrir avant de partir. Yoko Ogawa semble maîtriser l’art du
paradoxe et aime à laisser ses lecteurs suivre les déambulations émotionnelles
de ses personnages grâce à une écriture aussi sobre que poétique. Les
phrases sont toujours très courtes, allant directement à l’essentiel. À
première vue simple, le style de l’auteur est en réalité beaucoup plus complexe
qu’il n’y paraît. Sous cette plume habile et derrière ces phrases courtes
se cache en réalité beaucoup de poésie et une profonde réflexion sur la
vie.
Une parfaite chambre de malade et La Désagrégation du papillon sont deux nouvelles atypiques qui nous
sortent du temps pendant quelques instants pour mieux nous y replonger l’esprit
plein de questions. Malgré la gravité des sujets abordés, l’auteur parvient à conférer
au récit une certaine légèreté grâce à une plume efficace et poétique.
Extraits
« Les
mots étaient sortis facilement d’eux-mêmes, alors que je n’avais pas du tout
envie de penser à l’éventualité de sa mort. Ils ont ouvert une brèche en mon
cœur où le vent qui arrivait derrière s’est engouffré. »
« J’ai
peur d’être obligée de reconnaître son anormalité. C’est ma propre normalité
qui est ainsi remise en cause. »
Note
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3/5 Un récit assez déroutant |
J'aime beaucoup cette auteur, mais je n'ai pas lu ce roman. Merci pour ton retour.
RépondreSupprimerDe rien ^^
SupprimerJe la découvre avec ces deux nouvelles mais je suis curieuse de lire d'autres romans d'elle même si je ne sais pas trop par lequel commencer.