Did I Mention I Love You ?

Auteur : Estelle Maskame
Traduction : Maud Ortalda
Genre : romance

Éditions : PKJ
Publication : 7 Janvier 2016
Pages :

Prix : 16,90€ (papier) – 11,90€ (ebook)

Résumé
La trilogie-phénomène aux 4 millions de hits sur Wattpad. Eden, 16 ans, va passer l’été dans la nouvelle famille de son père, à Santa Monica, en Californie. Il vient de refaire sa vie, ce qui signifie qu’Eden a trois nouveaux demi-frères. Le plus âgé, Tyler, est un vrai bad-boy : séducteur, égocentrique, violent... Mais Eden décèle en lui une grande fragilité, conséquence d'un lourd passé. Fascinée, elle ne peut s’empêcher de succomber au charme de la seule personne qui lui est pourtant défendue : son demi-frère.

Avis de Marie
Ça faisait un moment que je le voyais passer sur la blogosphère celui-là. Et ça faisait aussi un moment qu’il traînait dans la bibliothèque de ma sœur. Il était donc temps que je m’y mette ! Et quelle découverte !

Déjà, je n’ai découvert l’âge de l’auteur qu’une fois le livre terminé. Et franchement, quelle surprise ! Je ne m’attendais pas à un si jeune âge pour un tel récit. Ensuite, j’ai découvert que Did I Mention I Love You avait d’abord été publié sur Wattpad. Ce site de partage d’histoires est plein de surprises, aussi bonnes que mauvaises. Mais il permet la révélation de certaines plumes talentueuses. Et pour son âge, Estelle Maskame est plutôt pas mal !

Eden, 16 ans, part passer les vacances chez son père à Santa Monica en Californie, père qu’elle n’a pas revu depuis plusieurs années suite à son départ soudain et qui a refait sa vie avec une autre femme. Elle découvre donc en arrivant qu’elle a désormais trois demi-frères, dont le plus âgé, Tyler, a tout du bad boy. Beau garçon extrêmement égocentré, c’est un vrai rebelle qui aime s’attirer toutes sortes d’ennuis. Si les relations avec son père ne s’annoncent pas sous les meilleurs hospices, Eden entend quand même bien profiter de son séjour. Alors elle trouve un groupe d’amis auquel elle s’intègre plus ou moins rapidement. Bien entendu, Tyler fait partie de ce groupe et il semble avoir un don pour l’énerver. Derrière cet air méprisant et cette insolence qu’il affiche en permanence vis-à-vis de tout le monde, de sa petite amie en passant par son meilleur ami jusqu’à Eden, n’y aurait-il pas un jeune homme perdu et blessé ?

Dès les premières pages j’ai adhéré. Simple, fluide et écrit à la première personne du singulier et au présent, on ne peut pas dire que le style présente des difficultés particulières. Cependant, ramené à l’âge de l’auteur, je me dis que c’est vraiment pas mal du tout. Donc on rentre facilement dans l’histoire et dans la vie d’Eden qui partage avec nous la moindre de ses pensées. Et la plupart tournent autour de Tyler. Le jeune homme est limite sa nouvelle obsession. Non pas qu’elle soit amoureuse de lui. Non, non, pas du tout ! Qu’est-ce que vous allez croire ? C’est son demi-frère après tout. On ne tombe pas amoureuse de son demi-frère qui n’a aucun lien de sang et qu’elle vient tout juste de rencontrer. Pas si sûre... En tout cas, Eden va vite se rendre compte que Tyler se cache derrière un masque de gros dur et n’hésite pas à s’autodétruire pour tenir ses démons éloignés, quitte à blesser ses proches au passage. Mais Eden n’est pas prête à le laisser faire et n’est pas du genre à renoncer facilement. Elle ne peut se l’expliquer mais il faut qu’elle l’aide à s’en sortir. Elle est son unique remède, plus qu’une distraction. Les deux jeunes gens vont alors apprendre à se connaître, à s’apprécier, se détester… S’aimer ?

Enchaînant fêtes sur fêtes où l’alcool coule à flots, où la drogue circule en toute liberté et où le sexe n’est qu’une banale histoire d’un soir chez ces adolescents, Eden comprend qu’elle appartient à un autre monde. Difficile de s’intégrer quand on ne boit pas, ne fume pas, ne se drogue pas. Ses « amis » n’hésiteront pas à la traiter de ringarde, de fille chiante, elle, la jeune demoiselle qui pensait pouvoir s’amuser sans tout ça… Bien que destiné à un public de grands adolescents et écrit par une adolescente, Did I Mention I Love You ? (abrégé souvent en DIMILY) met en scène des situations criantes de vérité et affolantes où l’alcool, le sexe et la drogue sont banalisés chez les adolescents et où ceux qui refusent d’entrer dans ce monde se retrouvent exclus et rabaissés. Avant de venir passer les vacances chez son père, Eden n’avait jamais commis de bêtise. Sa mère lui faisait confiance, elle ne tenait pas à décevoir sa mère. Pour autant, cela ne voulait pas dire qu’Eden ne s’amusait pas. Mais aux yeux de ses nouveaux amis, elle ne sait pas s’amuser. Elle ne sait pas profiter de la vie. Alors il faut lui apprendre. Et si elle ne veut pas apprendre, c’est que c’est une nulle. Et puis il faut aussi qu’elle sache s’habiller. À 16 ans, si tu ne portes pas de petites robes sexy, limite vulgaires, qui te liposucent au point de ne plus pouvoir bouger, alors tu n’as aucun goût, tu ne sers à rien. Faut tout montrer ma chérie ! La subtilité, la classe ? Eh bien c’est ça pour ces adolescentes qui veulent jouer aux femmes mâtures, qui veulent véhiculer cette image de femme fatale que l’on voit dans les clips. Arrivée à la fin du roman, je ne vous cache pas que j’ai été choquée de voir à quel point ces éléments étaient omniprésents tout le long. L’alcool est pour eux une boisson comme une autre et ses conséquences, ardemment souhaitées. Mais réalisent-ils seulement jusqu’où cela peut les mener ?

Did I Mention I Love You ? est une bonne surprise. Une histoire prenante et rythmée, des personnages attachants et une réflexion sur les dégâts de l’alcool et de la drogue auprès des adolescents en font un roman efficace. J’ai hâte de découvrir la suite !

Extrait
« La vérité, c’est que quand on débarque dans une ville et qu’on n’y a aucun ami, on finit par passer son samedi soir toute seule dans le salon immaculé de sa belle-famille, à regarder des rediffs de L’Incroyable Famille Kardashian, parce que la seule chose à faire quand votre vie est pourrie à ce point, c’est d’épier celle des autres. »

« Avec un râle de frustration, elle donne un coup de poing au premier oreiller venu. – Pourquoi il a fallu qu’il mette des vitres teintées ? Je croyais que c’était interdit, et je commence à comprendre pourquoi. Ça fait le jeu des infidèles ! »


2 commentaires:

  1. L'alcool et les soucis des adolescents est très présent c'est vrai, mais la vraie question c'est l'amour, est-il répréhensible d'aimer son "demi frère par alliance" quand on ne le connaissait pas il y a 3 semaines ?
    Dans une Américaine qui se veut très puritaine (quand ça l'arrange) et pour qui les notions de "demi" sont très ancrées comment trouver sa place, comment s'accepter et assumer des sentiments quand les gens pourraient vous voir comme des monstres ?
    A t-on le droit d'aimer ?

    Et surtout les faits sont la, oui les ados abusent, la société à changé et ce n'est pas toujours en bien loin de là, mais Eden nous montre qu'on peut vivre sa vie comme on l'entend, qu'on est certes pas parfait mais qu'on peut se faire accepter telle qu'on est.

    Ce livre est avant tout une romance, et un bon divertissement j'ai lu les 3 en 4 jours, j'adore votre blog mais je trouve que la chronique est pour une fois passé un peu à côté c'est dommage. La chronique est très longue et cherche la polémique en laissant ce qui fait la beauté du livre de côté. Une romance pour une fois très douce, qui ne nous est pas jetée a la figure et où le sexe est mis de côté au profit d'une confiance et d'une compréhension mutuelle entre les deux personnages principaux.

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    1. Je suis d'accord : ce roman est une romance divertissante. En revanche je ne suis pas d'accord sur la partie suivante. Cette chronique ne cherche nullement la polémique. Le ton employé dans la partie qui vous fait penser à une polémique n'est nullement mon point de vue mais ce qui se déduit du livre, du point de vue de l'héroïne. La tournure est familière ? C'est volontaire. Mon avis : j'indique que l'alcool, le sexe et la drogue sont omniprésents et banalisés et que cela a de quoi être choquant dans la mesure où c'est le reflet d'une triste réalité.

      Le sexe est certes mis de côté mais seulement pour les personnages principaux. Les "amis" d'Eden n'ont rien d'enfants sages, bien au contraire. Une romance douce où le sexe est mis de côté ? Oui, il n'y a aucune scène explicite (ou presque). Mais il n'y a de doux que la relation entre Eden et Tyler. En revanche, ce n'est pas le cas pour les autres. En effet, que dire des amies d'Eden, réputées pour leurs comportements en soirée et qui n'ont rien de saintes-nitouches ? Leurs particularités sont quand même la base de leur relation (éphémères ou pas) avec d'autres personnages. Alors oui, l'auteur privilégie une relation principale tout en douceur mais c'est plus que largement présent et donne un côté presque trash par moment au roman.

      En ce qui concerne la relation entre Eden et son demi-frère par alliance, si je l'ai laissée de côté, c'est par choix car pouvant être plus largement abordé avec la suite. Je préfère mettre en évidence un autre aspect du roman, que je n'ai pas souvent vu mis en évidence dans d'autres avis.

      Quand à privilégier la polémique au détriment de ce qui fait la beauté du livre, dans la mesure où s'il y a polémique, elle ne vient pas de ma chronique, sa beauté n'en est nullement remise en question. Tout après y est question d'interprétation et de niveau de lecture : DIMILY peut être vu comme une simple romance ou comme un livre mettant en avant bien d'autres thèmes. Ce n'est pas parce que le lecteur qui en parle choisit d'aborder et d'approfondir l'un de ses aspects qu'il passe pour autant à côté des autres. Bien entendu, toujours dans le respect du travail de l'auteur et des lecteurs ayant partagé leur avis.

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