Auteur :
Chahdortt Djavann
Genre :
drame
Éditions :
Le Livre de Poche
Publication :
13 Septembre 2017
Pages : 216
Prix : 6,90€
(papier) – 6,99€ (ebook)
Résumé
Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner
le destin parallèle de deux amies séparées à l’âge de douze ans, et les
témoignages d'outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en
Iran. Les paroles de ces femmes, authentiques, poignantes, parfois crues et
teintées d'humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions,
bouleversent.
Un voyage au bout de l'enfer des mollahs qui révèle le non-dit de la folie islamiste – la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir –, l’obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant : « Allahou Akbar ! »
Avis de Marie
Ça, c’est le genre de livre que j’aime bien découvrir.
Pourquoi ? Parce qu’il fait du bruit, soulève des vagues de contestations et d’indignation ou bien de soutien indéfectible. Forcément, dès
qu’on aborde le sujet de la religion,
c’est sensible. Certains ne sont pas
ouverts à la discussion, d’autres y sont même totalement réfractaires et d’autres encore se veulent de fervents opposants. Bref, dès que le thème est abordé, on se
heurtera à toutes sortes de réactions.
Avec un titre
aussi accrocheur, volontairement polémique, le roman de Chahdortt Djavann ne pouvait laisser
indifférent. Les putes voilées n’iront jamais au paradis, c’est une courte fiction mettant en scène deux
jeunes amies, à peine des adolescentes, que le destin va séparer du jour au
lendemain. Pourtant, elles connaîtront des vies
similaires, guère enviables, à
l’image de nombreuses autres femmes
iraniennes. Les putes voilées n’iront
jamais au paradis, c’est le parti pris de Chahdortt Djavann que de donner une voix à ces femmes tuées parce
qu’elles se prostituaient. Le ton est cru, parfois moqueur mais bouleverse
à chaque ligne. Ces femmes ont eu la malchance de naître femmes dans un pays
gouverné par la haine de certains hommes. Objets de désir, esclaves sexuelles, elles ne sont là que pour répondre à leurs besoins. Chahdortt Djavann dénonce ici l’hypocrisie et la folie de ces mollahs
qui cachent leurs vices et leur lâcheté derrière la religion islamiste. Pire,
ils les justifient en faisant de la religion un instrument de torture.
Pour aborder ce
livre, il faut déjà savoir à quoi s’attendre. En effet, le ton est donné
avec le titre. Il s’agit donc d’une histoire volontairement polémique, où le but est de faire réagir le lecteur. Et ça, Chahdortt Djavann y parvient très
bien. Impossible de rester de marbre face aux situations que l’auteur nous
décrit. Car il ne faut pas non plus oublier que derrière cette fiction se cache
une réalité abjecte, où les femmes sont contraintes dans et par une société
corrompue. Comment ne pas être révolté
à la lecture de ce texte ? Et puis enfin, à mon sens, il est également indispensable
d’avoir du recul. Sans justifier ce
qu’il se passe, il ne faut pas oublier que la plupart d’entre nous abordons ce
roman du point de vue occidental et
donc empreint de nos valeurs,
différentes du monde oriental.
Attention, il ne s’agit nullement de défendre ce qu’il se passe en Iran,
cependant, afin d’aborder pleinement le texte et le comprendre, ce recul me
paraît absolument nécessaire, de même qu’une certaine culture concernant aussi
bien l’Islam que la situation de l’Iran.
Les putes voilées n’iront jamais au paradis est un roman engagé et
violent, témoin de l’enfer quotidien de femmes dont le seul crime est d’avoir
espéré une vie meilleure… Bouleversant, Chahdortt Djavann permet par son
intermédiaire à ces prostituées de nous faire part de leurs rêves, de leurs
cauchemars, de leurs espoirs… de s’exprimer tout simplement.

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