Auteur :
Anna Zaires
Traduction :
Julie Simonet
Genre : dark
romance, érotique
Éditions :
Mozaika Publications
Publication :
1er février 2015
Page : 320
Prix :
13,99€ (papier) – 4,99€ (ebook)
Achat : Amazon
– Twist Me
Résumé
Kidnappée. Séquestrée sur une île privée.
Je n’aurais jamais cru que cela puisse m’arriver. Je n’ai jamais imaginé qu’une rencontre fortuite la veille de mon dix-huitième anniversaire pourrait ainsi changer ma vie.
Désormais, je lui appartiens. J’appartiens à Julian. Un homme aussi impitoyable que beau. Un homme dont les caresses me consument. Un homme dont la tendresse me fait plus de mal que sa cruauté.
Mon ravisseur est une énigme. Je ne sais ni qui il est ni pourquoi il m’a enlevée. Il y a des ténèbres en lui, des ténèbres qui me font peur tout en m’attirant.
Je m’appelle Nora Leston, et voici mon histoire.
Avis de Marie
Bon autant vous le dire tout de suite et désolée pour toutes
les personnes qui ont aimé ce roman mais la
présente chronique va être lapidaire. Jamais un roman ne m’avait autant mis en
colère ! À tel point que j’ai préféré attendre un bon moment avant
d’en faire la chronique, histoire que ma colère retombe. Mais même à tête
reposée, impossible de ne pas m’énerver quand je repense à cette histoire. J’ai
même hésité pendant un temps à ne pas en faire de chronique du tout car ce n’est pas, à mon sens, le genre de roman
qui gagne à être lu ou même tout simplement connu. Bien au contraire, il
devrait être oublié, jeter dans les abîmes de l’oubli. Moins on en parle, mieux
c’est.
Mais voilà, quand une copine me dit qu’on lui a conseillé de
lire le premier tome de L’Enlèvement parce
que « c’est trop trop bien,
l’histoire d’amour est trop belle » et me demande si je l’ai lu, ce que
j’en ai pensé, bah là, de nouveau je m’énerve et me dis qu’une petite chronique
finalement est nécessaire. Attention, encore une fois, toutes les chroniques
postées ici ne sont que des avis et en tant que tels, ont leur part de
subjectivité propre à leur auteur. Cette
chronique n’est donc que mon avis et n’engage que moi. En aucun cas il ne
s’agit de juger qui que ce soit.
Sur cette petite introduction, vous êtes prêt ?
A l’occasion d’une petite virée en boîte, Nora rencontre un
homme qui ne cesse de la fixer. À la fois flattée et décontenancée par les
regards insistants de l’inconnu, elle ne s’inquiète finalement pas plus de
cette situation et rentre chez elle en toute quiétude. Quelle n’est pas sa
surprise lorsqu’elle recroise l’individu quelque temps plus tard à sa remise de
diplôme. Et puis soudain, le noir. Nora
reprend ses esprits dans une grande villa, sur une île perdue au milieu de
nulle part avec pour seuls compagnons son ravisseur, qui n’est autre que
l’individu rencontré lors de sa précédente sortie nocturne, et son assistante.
Obnubilé – ou plutôt obsédé – par Nora, l’inconnu n’a pas pu résister. Cette fille lui plaisait. Il la lui
fallait. Alors il l’a enlevée. Mais bon, il ne l’a pas enlevée pour jouer
aux cartes non plus. Et vu qu’il ne lui
a pas demandé son avis pour l’emmener sur son île, il ne compte pas le faire
non plus pour l’emmener dans son lit. Mais bon, on lui pardonne, parce
qu’« il est trop beau ».
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Nora. Séquestrée,
violée, humiliée et violentée, la jeune femme n’en tombe pas moins éperdument
amoureuse de son ravisseur. Syndrome de Stockholm ? Certainement. Mais
pas que. Le fait d’être « trop beau » ne donne en aucun cas à
un homme tous les droits sur une femme. Rien d’ailleurs ne le peut. Ah moins que je ne me trompe mais qui
sait ?
Nora a l’air
d’apprécier son asservissement. Au bout de quelques jours, elle se dit que
finalement sa situation n’est pas si mal. Elle ferait même des envieux :
- Séquestrée sur une île paradisiaque avec tout le confort moderne,
- Libre de se promener comme elle le souhaite sur toute l’île : « c’est trop beau ! » (bon en même temps, ce n’est pas comme si elle pouvait aller très loin, autant profiter de la vue),
- Un mec canon dans son lit (certes il est un peu violent et il ne lui demande pas son avis mais ça lui donne son côté sombre et torturé),
- Une copine sur l’île pour pouvoir parler de problèmes de filles (même si ça a mal démarré, c’est sûr qu’avec un peu d’efforts elles vont finir par devenir les meilleures amies).
En fait faut que j’arrête là, il vaut mieux. Rien que cette
liste me rend ce roman encore plus absurde qu’il ne l’est et éveille
davantage ma colère !
Lorsque je discutais
de ce livre avec des personnes qui ont aimé, toutes me disaient que l’histoire
d’amour était très belle et que certes le côté violent de la relation des deux
protagonistes pouvait choquer au début mais qu’il fallait passer ça. Bravo
aux personnes qui ont réussi à passer outre. Personnellement, je n’y arrive pas et je ne veux pas. Pour moi, ce roman cautionne des actes bien
trop graves et sérieux pour que l’on puisse faire l’impasse. La
justification du viol et de l’asservissement d’une personne, voilà toute la
portée de L’Enlèvement. Du moment
qu’on est beau et riche, alors on peut se permettre de séquestrer, violer,
humilier, asservir et violenter des femmes. Mais où va le monde ?
Et si l’auteur, à la plume
déplorable au passage, a trouvé un bon moyen de gagner sa vie en couchant
sur papier des fantasmes tordus, pourquoi
mais ô pourquoi les personnes qui ont aimé ce roman justifient leur
appréciation par « l’histoire est
belle » ? Désolée, mais ça c’est un argument que je ne peux
entendre. Non l’histoire n’est pas
belle. Elle est même moche. Très moche, sale et perverse ! Une jeune fille
niaise et pas très futée finit par aimer éperdument son tortionnaire sous
prétexte qu’il est beau et mystérieux. Ça s’appelle de la folie doublée du
syndrome de Stockholm.
Vous avez
parfaitement le droit d’aimer, les goûts et les couleurs varient. Mais s’il
vous plaît, ne justifiez pas ça par le fait qu’il s’agit d’une belle histoire.
Certains aiment les romans gores, bourrés d’hémoglobine et de violence.
D’autres leur préfèrent des romans où règne la perversion sexuelle. Pourquoi
pas ! Mais pour autant, assumez
car vous, vous savez sûrement à quoi vous attendre avec ce genre de roman. Mais
que dire de ces personnes à qui on a dit
« l’histoire est belle, vas-y lis-le » ?
Y avez-vous pensé ? Ne risquent-elles pas d’être choquées ?
Certaines personnes
comparent L’Enlèvement à 50 Nuances de Grey. Non, là encore
je ne suis pas d’accord car il y a une
différence fondamentale entre ces deux ouvrages : le consentement !
Et ça, on ne peut pas l’ignorer. Anastasia
n’a été ni séquestrée ni violée. Contrairement à Nora. Anastasia prend la voie
du sadomasochisme parce qu’elle le veut bien. Pas Nora. Le seul point
commun entre ces deux romans c’est leur genre, l’érotisme, rien d’autre. Donc
encore une fois, faites attention lorsque vous comparez deux romans aussi
différents.
Bref, vous l’aurez compris, je n’ai absolument pas adhéré à L’Enlèvement. Choquée et écœurée par un tel ouvrage, je ne risque pas de
renouveler l’expérience avec la suite. Peut-être
que l’histoire qui suit est très belle. Mais ses fondements sont pourris et je
ne peux faire l’impasse.
Je sais que mes mots peuvent paraître forts mais ils sont le
reflet de ma pensée et de mon incompréhension. Et même si je peux comprendre
que certaines personnes apprécient ce genre de récit, j’avoue que celui-ci m’a
complètement laissée bouche bée. Et lorsque j’ai fait part de mes impressions,
j’ai trouvé d’autant plus choquant que l’on me reproche ne pas avoir vu la
belle histoire d’amour qui s’y cachait…
L’Enlèvement est une dark
romance des plus trash. Je ne sais si l’auteur souhaitait seulement choquer
son public mais en tout cas, c’est réussi pour moi. Choquée mais également
outrée par cette apologie du viol, je peine à comprendre son retentissement.
Faire cette chronique revient à parler du roman et je pense que c’est tout ce
que l’auteur attendait. Même si cela me navre, j’avais également besoin de
laisser ma colère s’exprimer.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne comprends pas comment on peut êrte fanatique de ce genre de roman, syndrome de Stockholm ou pas. Pourtant j'ai l'impression que ce type de roman est de plus ne plus lu...
RépondreSupprimerEn effet c'est de plus en plus lu et ce qui me choque c'est la justification de certaines personnes sur leur appréciation. On peut aimer ce qui est très sombre. Mais ce n'est pas parce qu'on aime que ça veut dire que c'est beau, bien, etc... Il faut savoir ce qu'on lit et pourquoi on le lit.
SupprimerCa ne me dérange pas que ce genre de romans soit de plus en plus lu, en revanche les lecteurs avertis sont de moins en moins nombreux, et c'est ça que je trouve dérangeant.