Auteur :
Antoine Leiris
Genre :
témoignage
Éditions :
Fayard
Publication :
30 mars 2016
Pages : 113
Prix :
12,90€ (broché) – 3,99€ (ebook)
Résumé
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13
novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une
arme : sa plume.
À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée
au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,
malgré tout, la vie doit continuer.
C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il
nous offre. Un témoignage bouleversant.
Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris
est journaliste. Vous n’aurez pas ma haine est son premier
livre.
Avis de
Marie
En ayant beaucoup entendu parler à sa sortie, je voulais
lire ce témoignage depuis un bout de temps déjà. Seulement, il est des livres
que l’on sait ne pas être en mesure de lire dans l’immédiat, les émotions étant
à même de nous submerger. C’est donc plus d’un an après sa sortie que je me
suis lancée dans cette lecture. Autant l’attente a été longue, autant une fois
commencé, impossible de le reposer sans avoir tourné la dernière page. Vous n’aurez pas ma haine est un livre
fort, le témoignage d’un proche d’une victime des attentats du Bataclan. Si
Antoine Leiris n’était pas présent au Bataclan, son épouse, elle, y était,
comme tant d’autres et faisait partie des personnes tuées ce soir-là. Comment
continuer à vivre après une telle tragédie ? Comment ne pas vivre dans la
peur ?
On sent que ce livre est une catharsis pour son auteur, un
moyen d’exprimer ses émotions, sa tristesse, son désarroi face aux évènements
dramatiques qui ont marqué à jamais la nuit du 13 novembre 2015. Mais surtout,
comment il refuse de tomber dans la haine, de répondre à cette haine d’extrémistes
religieux par la colère. Antoine Leiris fait preuve d’un état d’esprit fort et
affirmé et malgré le drame qui le touche, lui et son fils, trouve la force de
continuer à vivre, de profiter de chaque instant que la vie leur offre et
surtout d’être un jour heureux. Éloge à la vie, Antoine Leiris ne cherche pas à
faire revivre son épouse à travers ses mots. Non, il nous montre que même si
elle n’est plus là physiquement, son souvenir l’accompagne dans chaque instant.
Présente sans être présente, sa joie de vivre et sa force ont laissé une
empreinte indélébile. Les phrases employées ont un impact fort. Sobre, son
écriture est percutante, chaque mot est pesé et trouve sens dans une société de
plus en plus marquée par ces terribles évènements.
Hommage vibrant à
Hélène, à travers ce dur témoignage, l’auteur fait passer un message de vie.
Non il ne faut pas céder à la peur, la vie est trop courte et trop belle pour
ne pas en profiter. Y renoncer, céder à la haine et au désespoir, c’est faire
le jeu des terroristes.
Extraits
« Il a passé neuf
mois dans le ventre de sa mère à l’écouter vivre, son cœur battait le rythme de
ses journées, ses mouvements étaient un voyage, ses paroles la musique de sa vie
naissante. Je veux qu’il entende, l’oreille collée à ma poitrine, ma voix lui
dire mon chagrin, qu’il sente mes muscles tendus par la gravité de l’instant,
que les battements de mon cœur le rassurent, que la vie continuera. »
« Je ne pardonne
rien, je n’oublie rien, je ne passe sur rien et surtout pas si vite. Lorsque
chacun sera retourné à sa vie, nous vivrons toujours avec. Cette histoire, ce
sera notre histoire. La refuser serait se renier. Même si son corps osseux a la
froideur d’un cadavre, son baiser le goût du sang encore chaud et ce qu’elle me
murmure à l’oreille la beauté glaçante d’un requiem funèbre, je dois
l’embrasser. Je dois entrer dans cette histoire. »
« Bien sûr, avoir
un coupable sous la main, quelqu’un sur qui l’on peut reporter sa colère, c’est
une porte entrouverte, une occasion d’esquiver sa souffrance. Et plus le crime
est odieux, plus le coupable est idéal, plus la haine est légitime. On pense à
lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se
réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent. »

Je pense que cet ouvrage, en plein dans notre actualité, est très intéressant à découvrir pour changer les idées qui se sont encrées dans nos têtes, et pour avoir plus de reculs face aux événements vécus... Merci pour ta superbe chronique, si je croise ce témoignage, je pense le prendre !
RépondreSupprimerMerci ^^ oui je suis d'accord, c'est un ouvrage en plein dans l'actualité (malheureusement...) et édifiant, qui nous pousse vraiment à nous poser certaines questions quant à la vie que l'on souhaite mener et la société dans laquelle nous vivons.
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