Auteur : Seita Horio
Genre : seinen
Éditions : Glénat
Publication : Mars 2015
Pages : 224 pages
Prix : 7,60€
Achat : Glénat – Kokkoku, Tome 1
Résumé Tome 1
Perdus dans
le temps
Juri
Yukawa tente de recoller les morceaux entre un grand-père bougon, un frère
cloitré chez lui, un père dépressif et son neveu. Mais la journée ordinaire
vire au cauchemar : deux membres de la famille ont été kidnappés. Les ravisseurs
exigent cinq millions de yens en liquide, à payer dans la demi-heure, sinon les
otages seront exécutés ! Malheureusement, ils n’ont aucun moyen de se
rendre à l’heure au lieu-dit. À moins d’utiliser une magie occulte transmise de
génération en génération et capable de figer le temps. Mais dans ce monde
inerte, régi par des règles dangereuses, les Yukawa vont découvrir qu’ils ne
sont pas les seuls à pouvoir se déplacer librement…
Avis de Marie
Voilà
une série qui me laissait de prime abord assez perplexe, tant par son synopsis
que par son graphisme. L’ambiance
promettait d’être pesante et l’histoire complexe. Sur ces deux points, je
ne m’étais pas trompée. En revanche, je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit
aussi addictive. Je ne regrette
absolument pas d’avoir attendu d’être en possession de tous les tomes car je
les ai enchaînés les uns après les autres sans m’arrêter ! En une soirée,
le tout était plié.
Tout commence avec Juri
Yukawa, une jeune femme somme toute assez banale qui voit son quotidien bouleversé
le jour où son neveu et son frère sont enlevés. Si le fait que les
ravisseurs réclament une rançon n’a rien de surprenant, en revanche le temps
laissé pour la livrer est plus que restreint. Pour se rendre sur les lieux dans les temps, un seul moyen, avoir
recours à une pierre spéciale, qui permettra à Juri et son grand-père d’entre
dans un monde parallèle, un monde où le temps n’a quasiment plus aucune prise, où
seuls quelques rares individus peuvent y entrer, y évoluer et surtout en sortir
comme bon leur semble. Or, il arrive que certains finissent par entrer dans
ce monde… et n’en ressortent jamais ! Seuls
et condamnés à errer indéfiniment, ils finissent par perdre la raison.
Qu’advient-il de ces personnes ? C’est ce qu’espère découvrir Majima, dont
la famille a été entièrement emportée des années plus tôt… Pour le
découvrir, elle n’hésite pas à s’allier à Amour
véritable, une secte de fanatiques. Mais quelles sont les véritables
intentions de Sagawa, leur leader ? Ces différents protagonistes, poursuivant chacun leur propre but,
vont alors interagir, de manière souvent explosive, dans le monde figé. Là,
chacun va découvrir que, si le temps n’a quasiment plus aucune prise, pour
autant, tout n’y est pas permis. Il
existe des règles et gare à ceux qui ne les respecteraient pas. Violer les lois
du monde figé est systématiquement synonyme de mort et le Régent est le gardien absolu. Sagawa
est bien déterminé à comprendre ce fonctionnement et à l’utiliser à des fins
personnelles. Pour cela, il ne reculera devant rien, à commencer par éliminer
la famille Yakawa, déterminée à s’opposer à ses plans. Gardiens du secret,
jusqu’ici ils avaient pourtant bien réussi à remplir parfaitement leur mission.
Riche en rebondissements, Kokkoku est un manga surprenant. L’atmosphère est à l’image de l’histoire, lourde, pesante et quasi
figée. Pourtant, et de façon
totalement paradoxale, tout défile à une vitesse impressionnante. Les
ennemis d’un instant peuvent se révéler les alliés d’un autre et chaque
chapitre est l’occasion d’en apprendre davantage sur les règles de
fonctionnement de ce monde parallèle. On
ne peut pas vraiment parler d’attachement aux personnages, tous agissant en
fonction de leur unique intérêt et pour certains, n’ayant aucune hésitation à
recourir aux pires exactions. Seule la famille Sagawa présente une ligne de
conduite relativement droite, bien que tous ses membres ne soient pas des
exemples d’altruisme. Mais ces différents caractères s’inscrivent parfaitement
dans le récit. Chose qui m’a également marquée pour un manga, les traits d’humour sont très rares, pour
ne pas dire quasiment inexistant. Habituellement, même dans des mangas
assez sombres, certains passages humoristiques viennent alléger à un moment
donné des passages relativement sombres. Or, il n’en est absolument rien ici,
le mangaka ayant préféré favoriser le côté pesant du monde figé. Ainsi, le monde dans lequel le temps s’écoule
apparaît plein de vie, léger et – forcément – dynamique alors que l’autre monde
se veut alors plus dangereux et inquiétant, accentuant l’idée selon laquelle les
vivants n’ont à rien à y faire.
Kokkoku est un manga pesant et inquiétant, qui, malgré un début assez
laborieux, se révèle au fil des tomes aussi prenant qu’efficace. Si le titre de
la série ne permet pas vraiment de se rendre compte de ce dont il est question
et que le visuel n’est guère avenant, les adeptes de mangas curieux ne devront
pas s’en tenir à cela et ne pas hésiter à se lancer dans cette série.

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