Le Joy Luck Club

Auteur : Amy Tan
Traduction : Annick Le Goyat
Genres : Drame, Roman

Éditions : Charleston
Publication : 15 avril 2016
Pages : 400

Prix : 7,90 euros

Résumé
Comment vivre la Chine en Amérique ? Deux générations de femmes, quatre mères, quatre filles livrent leur histoire. En 1949, quatre Chinoises, ayant récemment immigrées à San Francisco, se retrouvent pour discuter. Unies dans leurs espoirs et leurs pertes, elles décident de former le Joy Luck Club.

Resurgissent alors les senteurs et les saveurs d'autrefois. On croise des bébés mariés à la naissance, des sœurs jumelles perdues sur une route d'exode, la Dame Lune qui exauce les vœux des enfants, des concubines jalouses et humiliées...

Nostalgique et amère parfois, la fable se heurte à un autre langage. Celui d'une deuxième génération qui aspire à une vie différente libérée du poids de la tradition. Au carrefour de ces deux mondes : Jing-mei. La jeune femme découvre au Joy Luck Club la force de l'héritage laissé par les mères. Naît alors l'espoir d'une réconciliation car les liens du sang sont indéfectibles...
Avis de Marie
Merci aux Éditions Charleston pour m’avoir permis de découvrir ce roman qui nous plonge en plein milieu du XXème siècle aux États-Unis pour nous faire découvrir l’immigration chinoise.
Comment vivre la Chine en Amérique ? Voilà ce que nous propose de découvrir le quatrième de couverture. Et c’est exactement ce que l’on va voir tout au long du roman à travers deux générations de femmes : l’une ayant traversé l’océan pour arriver aux États-Unis, l’autre née sur le sol américain.    

Si, dans l’ensemble, j’ai trouvé ce roman touchant, il ne m’a pas spécialement marquée non plus. En effet, à plusieurs reprises, l’auteur parvient à nous faire ressentir de fortes émotions pour l’instant d’après, les laisser s’évanouir et nous livrer un récit calme et plat, pour ne pas dire fade. 
Le roman est découpé en plusieurs parties, correspondant chacune au point de vue de l’un des (trop nombreux) personnages. Ainsi nous découvrons la vie aux États-Unis tour à tour en suivant le regard de jeunes femmes nées sur le sol américain de parents chinois puis celui de leur mère, née en Chine et ayant vécu la traversée vers une terre pleine d’espoir et de promesses. 
D’un point de vue culturel, Le Joy Luck Club est un roman très intéressant. Plonger dans ce roman, c’est découvrir la culture chinoise telle qu’elle était en Chine au cours du XXème siècle mais aussi telle qu’elle a été vécue dans un autre pays. Bien qu’ayant laissé toute une partie de leur vie derrière elles, toutes ces femmes nées en Chine ont cependant conservé quelque chose en commun : leur culture. Et c’est cet attachement à leur culture d’origine, aux valeurs ancestrales qui leur ont été inculquées, qui va leur permettre de conserver leur identité dans un pays radicalement différent du leur. 
Fuir une terre et s’intégrer, oui, mais tout en elle est et restera à jamais chinois. C’est ce qu’elles essaieront d’apprendre à leurs filles qui en dépit de leur naissance sur le sol américain n’en demeurent pas moins chinoises au plus profond d’elles. Si certaines s’attacheront pourtant à rejeter cette part avec plus ou moins de force et d’acharnement, il leur sera malgré tout difficile de lutter contre. Renier leurs origines, n’est-ce pas renier leur mère également ?

J’ai davantage vu ce roman comme un témoignage de la dure vie de ces femmes immigrées qui ont su se montrer courageuses dans les pires situations, dans l’espoir d’une vie meilleure. Le Joy Luck Club met ainsi en évidence les difficultés d’intégration d’étrangères qui, malgré toutes les épreuves, savent garder la tête haute, dans n’importe quelle circonstance. Sous des dehors hautains et froids, se cache en réalité une grande sensibilité. Mais la vie est parfois cruelle et les faibles en sont les premières victimes… Alors, il leur faut se montrer fortes, peu importe ce qu’il advient.
Personnellement, ce sont les passages où l’on découvre les points de vue des mères que j’ai le plus préféré car ils étaient les plus riches et les plus intenses en émotions. 

Autre point important : il s’agit d’un roman de femmes où les hommes n’ont guère leur place. Pères, frères, époux ou amants, certes les hommes font partie du quotidien de ces femmes mais quoiqu’il arrive, elles restent maîtresses de leur vie et de leur destin. Ainsi, les hommes n’ont aucun rôle actif et leurs interventions servent essentiellement à marquer une leçon de vie. 

Par conséquent, si j’ai apprécié la plume d’Amy Tan pour sa simplicité, j’ai trouvé que Le Joy Luck Club manquait d’émotions. En effet, bien qu’il soit une mine d’informations sur la culture chinoise, je n’ai pas du tout réussi à m’attacher aux personnages. Pourtant, ce n’est pas comme si les diverses scènes de leur vie ne s’y prêtaient pas et je ressors de cette lecture avec une indéniable impression de légèreté, comme si je n’avais fait que survoler les pages, sans vraiment m’immerger complètement dans l’histoire. Le Joy Luck Club était ainsi une lecture agréable qui, malgré des passages riches et intenses, me laissera au final, relativement indifférente… Dommage ! 

Extrait
« J’ignore si c’est explicitement stipulé par la loi, mais on ne dit jamais à une mère chinoise de se taire. Sinon tu risques de comparaître au tribunal comme complice de ton propre assassinat. »

Note
3/5

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