Auteur :
Diane Ducret
Genre :
biographie
Éditions : Perrin
Plon
Publication :
Avril 2016
Pages : 330 pages
Prix : 21€
Achat : Amazon – Lady Scarface
Résumé
Chicago. Début des années folles.
Le Syndicat du crime n'est pas qu'une affaire d'hommes, il
se conjugue aussi au féminin.
Elles sont fugueuses, frondeuses, parfois meurtrières, mais
toujours rebelles. Elles s'appellent Mary Josephine Capone alias Mae, Ada
et Minna Everleigh, les Impératrices du vice, Margaret Collins, la
Fille au baiser mortel, Louise Rolfe, l'Alibi blond, Bonnie Parker, laJuliette
au revolver, ou encore Virginia Hill, leFlamant rose : elles sont
les compagnes d'infortune comme de gloire d'Al Capone, Clyde Barrow ou Bugsy
Siegel, barons noirs des années de plomb qui ont fait trembler l'Amérique.
Traquées par le légendaire patron du FBI John Edgar Hoover,
muses de la prohibition et de ses fêtes décadentes, elles n'ont rien à envier
aux gangsters, l'intelligence et les talons hauts en prime.
Le crime ne paie peut-être pas, mais il séduit toujours. À
partir d'archives déclassifiées du FBI et d'Alcatraz, de journaux de l'époque,
d'entretiens avec des descendants et de documents inédits, Diane Ducret dévoile
avec le talent qu'on lui connaît l'intimité de celles qui ont choisi d'être des
Lady Scarface, à la vie à la mort...
Avis de
Marie
N’est pas une fiancée
de la poudre qui veut. Dans les
années 1930, être femme d’un gangster, c’est la classe ! Mais pour
tenir son rang, encore faut-il prouver sa valeur et son mérite ! Mae
Capone, Bonnie Parker ou encore Billie Frechette, autant de femmes qui auront
su marquer leur époque à leur manière, voilà ce que nous propose de découvrir
Diane Ducret dans Lady Scarface.
Douces ou endiablées,
calmes ou furibondes, discrètes et réservées ou encore extraverties et flamboyantes,
aucune de ces femmes ne se ressemble. Pourtant, un point commun les réunit toutes : l’amour. L’amour pour des hommes qui risquent leur
vie chaque jour, des hommes dont les activités nocturnes font se retourner
dans son lit John Edgar Hoover, des
hommes compromis, au passé sombre et au futur incertain. Tous avaient des
rêves de grandeur. Mais dans une Amérique où il est difficile de s’élever
au-dessus de la classe moyenne pour ces immigrés italiens et irlandais, quel choix reste-t-il ? Une vie gagnée
honnêtement par un dur labeur, marquée par la pauvreté mais la stabilité ?
Ou bien une vie de gangster où l’argent coule à flots pour ceux qui savent s’y
prendre et où chaque jour doit être vécu comme le dernier ? Face à ces
options, certains n’hésiteront guère. Et seront suivis par des femmes avides de s’émanciper et de s’affirmer en tant que telles.
J’ai eu l’occasion de découvrir la plume de Diane Ducret
avec Femmes
de Dictateur, que j’avais adoré. Avec Lady Scarface, elle nous propose une nouvelle fois une immersion dans la vie privée d’hommes
qui ont marqué leur temps en prenant pour angle d’attaque la vie des femmes qui
les ont accompagnés. Belles, mystérieuses, ces femmes ont défrayé la
chronique. À une époque où la femme se définit par son rôle d’épouse et de mère,
ces fiancées de la poudre, comme on les appelle, ont révolutionné la société.
Si dans Femmes de Dictateur, le
découpage se faisait par dictateur, ici l’auteur a choisi un autre fil
conducteur, plus fluide à mon sens. Partant des premières grandes mafias de
Chicago du début du siècle, Diane Ducret va progressivement nous faire
découvrir leur histoire et celle des femmes qui ont accompagné leurs plus
grands représentants. Un vieil adage le dit : « derrière chaque grand
homme se cache une femme ». Il en va de même, y compris chez les
mafieux. Surtout même chez les mafieux ! Celles-ci se révèleront des compagnes fidèles (ou presque) à toute épreuve. Si elles savent se
taire face à la police, elles peuvent également être à l’occasion de parfaits
alibis. Quoi ? Leur époux trempe dans des activités douteuses ? Mais
voyons, elle n’en sait rien. Vous vous
trompez messieurs ! Leur homme est un mari aimant et dévoué. Madame ignore
tout de ses activités. Mais alors, comment justifier cette débauche de présents
plus onéreux les uns que les autres ? Monsieur est généreux, voilà tout.
Ayant toujours réponse à tout, elles
savent taire les éléments les plus importants et s’attireront les foudres des
gouvernementaux en suscitant la sympathie de la presse. Défrayer la
chronique, n’est-ce pas une excellente manière que de détourner
l’attention ? Et puis, il faut le dire, un peu de célébrité ne peut nuire
non ? Certaines se caractériseront
par leur discrétion, Mae Capone en étant l’exemple absolu, d’autres au contraire, y verront l’occasion
de briller et d’ouvrir des portes qui leur étaient jusqu’ici fermées :
les portes des studios et des défilés ne pourront leur résister !
Ce n’est pas parce
qu’on trempe dans des activités pas très recommandables qu’on ne peut pas être
un époux et père modèle ! Derrière chacun de ces gangsters se tient
une (ou plusieurs, c’est selon) femme(s) dont le soutien inébranlable
contribuera à l’empire. Ainsi, Diane
Ducret humanise ces hommes et ces femmes peu marqués par les scrupules. Le
couple Bonnie & Clyde m’a particulièrement marquée. Ces deux criminels
bien connus ont terrorisé à leur époque tous les États-Unis. Pourtant, à la
lecture de ce livre, je n’ai pu m’empêcher de les prendre en pitié. Tous ces criminels espéraient un avenir
meilleur. Et c’est en tentant de s’affranchir des dictats de la société qu’ils
ont franchi la limite, définitivement. Or, une fois engagé sur cette voie,
plus aucun retour en arrière n’est permis. John Edgar Hoover, premier directeur
du FBI, va s’en assurer. Ces hommes et ces femmes qui osent défier le gouvernement
et la place qui leur est imposée, se doivent d’être remis dans le droit chemin.
Mais il le sait, rien ne pourra les y contraindre, pas même un rapide séjour. Ces femmes sont le mal absolu, une honte
pour la société américaine. Et il faut les arrêter rapidement, avant
qu’elles ne corrompent définitivement les demoiselles de la bonne société. Pour
contrecarrer leur influence néfaste, Hoover va mettre en œuvre tous les moyens
à sa disposition pour les arrêter.
À travers l’histoire
de ces femmes de gangsters, c’est tout un pan de l’histoire du début du XXème
siècle des États-Unis que nous découvrons mais aussi et surtout, l’histoire
d’une évolution : celle de l’émancipation de la femme. Femmes aimantes
et dévouées, toutes espéraient en un avenir meilleur… Et ont décidé de se
donner les moyens de l’obtenir ! Maîtresses de leur vie, elles n’ont
laissé à personne la possibilité de les entraver. Dans les meilleures comme
dans les pires situations, c’est jusqu’au bout qu’elles ont assumé leurs choix.
De par leur force de
caractère et leur volonté de vivre librement, ces fiancées de la poudre forcent
l’admiration. J’ai passé un moment de lecture intense où les pages défilaient
les unes après les autres sans que je ne puisse m’arrêter. Diane Ducret nous
emmène dans l’intimité des mafieux américains des années folles à la découverte
des Ladies Scarface qui les ont
accompagnés dans la vie, comme dans la mort. Un grand merci aux Éditions Plon
et à l’auteur pour cette merveilleuse découverte !
Note
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Coup de Cœur ! |
Je ne connaissais pas mais tu donnes envie de le découvrir merci pour cette belle chronique!
RépondreSupprimerCe n'est pas le genre de livres qui me tente, mais peut être plus tard^^ Ton coup de cœur m'intrigue :) !!
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