Auteur :
Michel Onfray
Genre :
essai
Éditions : Grasset
Publication : 21 avril 2010
Pages :
624 pages
Prix :
22,40€
Résumé
Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinsèque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail.
Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinsèque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail.
Avec rigueur, avec une patience d'archiviste, Michel Onfray a donc repris, depuis le début, les textes sacrés de cette nouvelle église. Et, sans redouter l'opprobre qu'il suscitera, les confronte aux témoignages, aux contradictions, aux correspondances. A l'arrivée, le bilan est terrible : la psychanalyse, selon Onfray, ne serait qu'une dépendance de la psychologie, de la littérature, de la philosophie - mais, en aucun cas, la science « dure » à laquelle aspirait son fondateur. On sera, devant une telle somme, un peu médusé : Freud n'en ressort pas à son avantage. Et encore moins sa postérité qui aura beau jeu de prétendre que si Michel Onfray conteste si violemment la religiosité en vogue chez les archéologues de l'inconscient, ce serait précisément parce qu'il craindrait de contempler le sien. Une « ouverture » biographique, semblable à celle qui précède chacun de ces essais, devance cette objection en racontant comment et pourquoi Michel Onfray a découvert - en vain - cette « science de l'âme » qui n'en est pas une.
Avis de Marie
À sa sortie, ce livre avait beaucoup fait parler de lui tant Michel Onfray se lançait dans un projet
ambitieux. En s’attaquant à Freud, il
s’attaque à l’un des plus grands piliers de la psychanalyse. Curieuse de
découvrir pourquoi cet ouvrage faisait un si grand bruit, je me suis lancée
dans cette lecture.
De la psychanalyse, je dois avouer que mes connaissances
restent relativement superficielles.
Bien que m’étant intéressée à certaines théories, je n’ai jamais vraiment pris
la peine d’approfondir davantage. Bien entendu, Freud fait partie des basiques
abordés. N’adhérant pas spécialement à ses théories, je trouvais intéressant
d’avoir le contrepied avec Le Crépuscule
d’une Idole. Or, je suis ressortie
de cette lecture assez déçue et guère convaincue.
Grâce à ses théories, Freud
a permis la compréhension de nombreux troubles psychiques, en posant notamment
le concept de l’inconscient. L’analyse des rêves, la place de la sexualité, la
théorie du Moi, du Ça et du Surmoi sont autant de concepts qui ont rendu
célèbre ce médecin. Ayant fait de
nombreux adeptes, ils ont cependant également suscité beaucoup de controverses
chez ses détracteurs. Michel Onfray,
fort de toutes ces réfutations et oppositions, décide alors dans Le Crépuscule
d’une Idole de s’atteler aux fondements de cette discipline qu’est la
psychanalyse. La psychanalyse, telle
qu’établie par Freud, peut-elle prétendre au rang de science ? Peut-on
dire qu’elle possède une réelle efficacité thérapeutique ? Le travail de
l’auteur risquerait bien de faire trembler les fondements de cette discipline.
Car, si cette « science de
l’âme » n’en est pas une, cela revient à remettre en cause des
décennies de pratiques thérapeutiques. Mais pour Michel Onfray, il s’agit ici ni plus ni moins que de
démystifier Freud. Et son intention est annoncée dès les premières pages
car pour lui, le récit biographique du
célèbre médecin viennois n’est qu’un embellissement de la réalité par ses
partisans. Point par point, Michel Onfray s’attaque ainsi à l’hagiographie
de Freud.
Son argumentaire m’a-t-il
convaincue ? Oui et non. Dans l’ensemble j’ai trouvé ce livre bien trop polémique et pas assez
philosophique, contrairement à ce que je m’attendais. En effet, j’ai davantage
eu l’impression que Michel Onfray s’appliquait à démonter Freud en lui-même
plutôt que ses théories. Certes, afin de
comprendre les théories freudiennes, il est nécessaire de comprendre l’homme
qui en est à l’origine. Et si, comme l’auteur le montre à plusieurs reprises,
le médecin avait l’intention de tromper dès le départ son public, la prétention
scientifique de ses théories ne tient plus. Pourtant, j’ai ressenti un certain manque de profondeur à ma
lecture. Beaucoup de généralités et de faits déjà connus concernant Freud sont
simplement énoncés les uns à la suite des autres. Alors pourquoi autant de
remue-ménage ? C’est que l’écriture
sert très bien la démonstration. On ne pourra le nier, Michel Onfray sait
défendre ses idées et mettre sa plume au profit de ses idées. D’une écriture incisive,
il parvient admirablement bien à donner ce ton polémique tant cherché. Pour
autant, est-ce efficace ? Je n’ai
pu m’empêcher de voir Le Crépuscule d’une
Idole comme un balayage superficiel des détracteurs de Freud, en
particulier sur les deux premières parties du livre. Heureusement les parties
suivantes gagnent davantage en profondeur et nous entrons dans une argumentation plus réfléchie et posée où il ne
s’agit pas tant que de s’attaquer à l’homme qu’à ses théories. Néanmoins,
Freud s’en est-il tenu qu’aux théories du complexe d’Œdipe, de l’accouplement
des parents, du meurtre du père ou encore du banquet cannibale ? N’est-ce
pas là un peu réducteur que de faire reposer l’essentiel de son argumentation
sur ces quelques concepts ? Certes, il s’agit là de concepts majeurs mais seulement,
il n’y a pas qu’eux...
Je veux bien concevoir que Michel Onfray a fourni un
travail énorme de recherches pour cet ouvrage mais il n’a pas su me convaincre
comme je l’espérais. Peut-être est-ce moi qui suis réfractaire au ton polémique
de ce type d’ouvrage ? Car j’ai souvent l’impression que ce ton polémique
permet de dissimuler une argumentation pas toujours solide… Est-ce le cas
ici ? Mes vagues connaissances des théories freudiennes ne me permettent
pas d’en juger. Cependant, je peux dire que Le
Crépuscule d’une Idole n’est pas l’essai auquel je m’attendais.
Extrait
« Comme si le médecin viennois ne procédait pas d’une histoire dans
laquelle il hérite beaucoup avant de réussir un coup d’État philosophique par
lequel on associe définitivement son nom à la discipline qu’il aurait
découverte en solitaire génial. »
Note
![]() |
3/5 Intéressant mais légèrement décevant |
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