Les Brumes du Caire

Auteur : Rosie Thomas
Titre VO : Iris and Ruby
Traduction : Marie-Axelle de La Rochefoucauld
Genre : Romance

Éditions : Charleston
Publication : 10 octobre 2014
Pages : 464 pages

Prix : 22,50 euros

Résumé
Ruby, une adolescente en pleine rébellion, vient chercher refuge au Caire dans la vieille maison d’Iris Black, sa grand-mère de 82 ans qu’elle connaît à peine. Alors que tout les oppose, un lien étonnant s’établit lentement entre elles tandis que Ruby aide Iris à se remémorer ses souvenirs du Caire scintillant et cosmopolite de la Seconde Guerre mondiale. Elles retracent ainsi peu à peu l’histoire du grand amour d’Iris – l’énigmatique capitaine Alexander Molyneux – que les ravages du conflit lui ont arraché. 

Déterminant dans la vie d’Iris, dans celle de sa fille et de sa petite-fille, cet amour perdu les affectera à nouveau, toutes les trois, d’une façon qu’elles n’auraient jamais imaginée.

Trois femmes, trois générations,
une histoire d’amour et de perte, tout en nuances


Avis de Marie
Merci aux éditions Charleston pour cette belle découverte ! Dans Les Brumes du Caire, nous partons faire la connaissance de trois femmes très différentes unies par les liens du sang : Iris, Lesley et Ruby.
Un beau jour, Ruby décide de fuir sa mère, Lesley, et son Angleterre natale. Mais où aller ? Elle n’a personne, sauf peut-être sa grand-mère, qu’elle connaît à peine et qui vit au Caire. Alors elle n’hésite pas, prend un billet d’avion, débarque en Égypte et vient chambouler le quotidien bien rangé d’Iris. Si au début la vieille dame n’était pas ravie de voir sa solitude perturbée, elle se surprendra à apprécier de plus en plus la présence de sa petite-fille à ses côtés. D’autant plus que la jeune fille lui apportera une aide précieuse pour se remémorer son passé et surtout pour ne pas oublier son grand amour : Xan.

Que dire de ce livre ? J’ai un avis assez partagé. D’un côté, j’ai trouvé l’histoire très belle mais de l’autre, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à certains personnages.
En effet, trois personnages sont au cœur du roman : Iris, Lesley et Ruby. Si j’ai fini par trouver Iris et Ruby attachantes, cela n’a pas du tout été le cas pour Lesley, à tel point que je me suis interrogée sur l’intérêt de sa présence dans le roman…
Ruby est une adolescente mal dans sa peau qui ne parvient pas à trouver sa place. En difficultés scolaires et face à une mère aimante qui l’étouffe, elle plaque tout du jour au lendemain et part rejoindre sa grand-mère au Caire. Égoïste, superficielle et rebelle, progressivement, nous découvrons une autre Ruby à l’opposé de ce qu’elle était en arrivant. Son séjour en Égypte et ses rencontres lui feront gagner en maturité, révélant une personne qui a peut-être, au fond, toujours été là et qui n’attendait qu’à se révéler. Courageuse et passionnée, Ruby aura de multiples occasions de prouver qu’elle est capable de changer et qu’elle ressemble plus à sa grand-mère qu’elle ne pourrait le croire.
Si au début Iris apparaît comme une vieille dame froide se complaisant dans sa solitude, les malheurs qui la frappent la rendent plus sympathique et attachante. Iris, n’a pas toujours été vieille et seule : durant sa jeunesse, elle a aimé passionnément le capitaine Alexander Molyneux. Sur le point de se marier, la guerre va les séparer définitivement, ne lui laissant plus que le souvenir de son seul et unique amour pour compagnie. Mais la vieillesse menace de lui arracher ses derniers souvenirs. Chaque jour, des pans entiers de sa mémoire s’envolent. Comment faire pour que la « tasse blanche posée sur l’étagère » ne se brise pas en mille morceaux ? Peut-être que la présence de Ruby est LA solution… Désireuse de connaître davantage cette grand-mère qui a toujours fait preuve d’une grande indépendance, Ruby va chercher à en apprendre plus sur son passé, obligeant Iris à se remémorer des pans entiers de sa vie.Nos deux héroïnes vont ainsi apprendre à se connaître et finir par se rapprocher, nouant une très belle relation.
Malheureusement, je n’ai pas accroché avec le troisième personnage important du roman : Lesley, fille d’Iris et mère de Ruby. N’étant jamais parvenue à nouer une relation solide avec sa mère, Lesley n’a pas voulu répéter les mêmes erreurs avec sa fille. Cependant, Ruby est aussi indépendante qu’Iris dans sa jeunesse. Les preuves d’amour de sa mère n’ont fait que l’éloigner d’elle. Tout le long du livre, j’ai eu l’impression que la vie de Lesley n’était qu’un énorme gâchis. En tant qu’épouse, Lesley ne parvient pas à s’épanouir dans son mariage. De même, en tant que mère, elle pense avoir échoué, sa propre fille la fuyant jusqu’en Égypte. Lesley m’est ainsi apparue comme un personnage plutôt fade, à la recherche de soi et peinant à reprendre sa propre vie en main. De ce fait, le titre original (Iris and Ruby) rend mieux compte du roman que celui traduit (même s’il est très beau et lui donne une dimension plus poétique).
Par ailleurs, j’ai tout de suite appréciés Mamdooh, Tata, Ash et son frère, des personnages pourtant peu développés.

Tous ces personnages nous entraînent dans un voyage du Caire des années 1940 à nos jours. Dans un style d’écriture élégant et fluide, Rosie Thomas nous livre des descriptions très détaillées qui nous permettent de bien nous plonger dans l’ambiance. Néanmoins, l’histoire souffre de quelques longueurs. Les parties relatant le passé d’Iris étaient les plus intéressantes ainsi que celles de Ruby et Ash. En revanche, les parties de Lesley étaient les plus ennuyeuses et cassaient le rythme du roman.

Les Brumes du Caire est avant tout un roman sur l’amour qu’il soit maternel ou passionné, à sens unique ou réciproque… Si j’ai bien apprécié l’histoire, j’ai été un petit peu déçue car je m’attendais à ressentir plus d’émotions, surtout à la fin. Au final, le quatrième de couverture l’annonçait bien : Les Brumes du Caire est une histoire d’amour et de pertes tout en nuances qui par moment nous emportera au cœur de l’Égypte et à d’autres, nous perdra.

Extrait
« Puis on attrape une tasse ou une assiette qu’on utilise tous les jours, une qu’on aime et dont on se sert si souvent que la main qu’on tend a déjà adopté la position voulue pour s’adapter à ses courbes. On est certain qu’hier elle était à sa place, mais à présent il n’y a plus rien. Un espace vide. On a perdu quelque chose de si familier, qui faisait partie si intégrante de notre vie qu’on ne la cherchait pas. On s’attendait juste à ce qu’elle soit là, comme toujours.
Voilà le sentiment que procurent les souvenirs importants, ceux qu’on ne veut pas perdre. C’est le fragment de notre passé qui explique pourquoi on a vécu notre vie ainsi et pas autrement. »

Note
3/5

4 commentaires:

  1. J'aimerais beaucoup découvrir ce livre :)

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    1. C'est une lecture agréable, j'espère que tu auras l'occasion de le lire ^^

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  2. Il à l'air sympathique. Je prends note ^^

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    1. Il l'est ! Même s'il ne m'a pas spécialement marquée, je l'ai apprécié :D

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