Auteur : Honoré de Balzac
Genre : Fantastique
Edition : Livre de Poche
Collection : Les
Classiques de Poche
Publication : 1er
septembre 1972
Pages : 407 pages
Prix : 4,20 euros
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– La Peau de chagrin
Résumé
Raphaël de Valentin est un jeune marquis
malchanceux, ruiné et solitaire, au bord du suicide. Il doit sa survie à un
antiquaire, chez qui il trouve par hasard un talisman, une « peau de chagrin » censée exaucer le
moindre de ses désirs. Désespéré par son odieuse vie, le jeune homme décide de
céder aux caprices et aux excès. Il s’accapare la richesse et l’amour qui le
fuyaient jusqu’alors. Mais chaque vœu exprimé rétrécit la peau de chagrin, et
diminue l’existence de Raphaël. Vieilli, malade, il est terrifié par le pouvoir
de cette peau qui emporte avec elle des fragments de sa jeunesse. L’usage
inconsidéré qu’il fait de son talisman l’obligera à combattre sa nouvelle
dépendance, pour éviter l’accomplissement de cette étrange et inquiétante
prophétie.
Lecture commune
Balzac a semé la terreur chez certains lycéens.
Figurant souvent au programme scolaire, il faut dire que la lecture de ses
romans n’est pas toujours aisée et se révèle parfois laborieuse (j’ai en tête Le Lys dans la Vallée), surtout si l’on
n’est pas un adepte des classiques. Pourtant, j’ai trouvé que La Peau de chagrin se démarquait
agréablement, Balzac nous livrant ici un roman à la
fois fantastique, philosophique et historique, à l’histoire prenante dans un
style d’écriture remarquable.
Raphaël est un jeune homme ruiné en mal d’amour
prêt à se suicider. Juste avant de passer à l’action, il rentre à tout hasard
chez un antiquaire. Cette rencontre va changer le cours de sa vie. L’homme lui
propose un objet étrange : une vieille
peau toute racornie qui aurait le pouvoir de réaliser tous ses vœux les plus
chers. Totalement désespéré, Raphaël accepte l’objet. C’est là que
sa vie bascule. Car en effet, la Peau de chagrin possède bien de tels pouvoirs mais ils ont un prix : son usage répété et
abusif diminue d’autant son espérance de vie… La prophétie
s’accomplira-t-elle ? Ou bien Raphaël parviendra-t-il à réfréner ses
besoins ?
Comme tout roman de Balzac, La Peau de chagrin ne fait pas exception
à la règle : il s’agit premièrement d’un roman
descriptif. Ainsi, la première partie du livre (Le Talisman) consiste en un
enchaînement de descriptions toutes plus lourdes les unes que les autres.
Pourtant, il s’agit là d’une étape rapidement passée (un peu moins de 100
pages) qui permet de poser l’intrigue. Et celle-ci est assez intéressante. Comment Raphaël va-t-il parvenir à sortir du
gouffre dans lequel il a sombré ? La Peau de chagrin semble
pouvoir lui apporter une solution mais au final, ce ne sera que pour mieux le
plonger dans des ténèbres encore plus profondes. La seconde partie (La Femme Sans Cœur) est consacrée au
passé de Raphaël. On en apprend un peu plus sur notre malheureux héros, qui
nous apparaît alors un peu plus sympathique. Et cette partie introduit
également les autres protagonistes de l’histoire dont Pauline, Féodora ou
encore Eugène de Rastignac.
La troisième partie (L’Agonie) porte bien son nom. Raphaël émet le vœu d’être riche. Or,
juste après, le voilà qui hérite d’une grande fortune. Mais la Peau a
sensiblement diminué. Malgré ce
constat et donc la quasi-preuve que ses jours sont comptés, Raphaël, comme un
drogué, n’arrivera pas à lutter contre sa dépendance et en demandera toujours
plus.
Plus qu’un simple roman, La Peau de chagrin s’inscrit dans un contexte
historique fort : la révolution manquée de juin 1831 contre
Charles X, roi très conservateur. Balzac nous
dépeint ici une société où règne la désillusion, en pleine crise politique,
sociale et morale, en particulier pour la jeunesse. Cette incapacité
de la jeunesse à trouver sa place dans cette société du XIXème siècle traduit
un certain malaise que l’on nommera par la suite le « mal du siècle ». Raphaël l’incarne parfaitement : au
début, héros romantique, il devient progressivement désabusé et solitaire. Il préfère
fuir le monde extérieur et bride sa pensée : incapable d’achever son œuvre
littéraire, il limite aussi son champ d’activité politique. Corrompu par l’argent et aigri par ses
expériences, Raphaël vieillit avant l’heure. Est-ce vraiment la Peau
de chagrin qui l’a fait vieillir prématurément ou bien n’est-ce pas plutôt la
faute à la société dans laquelle il vit ?
Dans une société désenchantée, Raphaël, jeune homme plein
d’illusions, doit trouver sa place et comme beaucoup de ses comparses, finira
par tomber de haut. Classique de la littérature française, La Peau de chagrin est une œuvre toujours d’actualité. Balzac,
visionnaire, a réussi à écrire un roman qui nous parle encore aujourd’hui,
quasiment deux cents ans plus tard.
Extrait
« Pour
mon malheur, j’étais trompé dans mes belles croyances, j’étais puni de mes
bienfaits par l’ingratitude, récompensé de mes fautes par mille plaisirs.
Sinistre philosophie, mais vraie pour la débauche ! »
Note
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3/5 |
J'ai lu Le Père Goriot de Balzac et j'ai adoré ! La Peau de chagrin me fait envie depuis quelques temps :)
RépondreSupprimerBalzac ne serait pas Balzac sans ses longues descriptions :P
Balzac, le roi de la description interminable ! J'ai encore en tête les 4 pages du Lys dans la vallée où l'auteur s'attarde seulement sur une main !! Ca m'a marquée xD
SupprimerJe n'ai pas encore lu le Père Goriot, il faudrait depuis le temps que je l'ai dans ma bibliothèque !
Très mauvaise expérience avec ce livre, mais il faut dire que c'était une lecture imposée au lycée! Mais c'est bien de lire un avis positif :)
RépondreSupprimerSouvent, parce qu'elles sont imposées, les lectures du lycée nous laissent un mauvais souvenir. C'est pour ça que, pour la plupart, je les ai retentées après et pour certaines, finalement appréciées ^^
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