Auteur :
Marion Brunet
Genre : Young Adult
Edition : La Sarbacane
Collection : Exprim’
Publication : 2 mars 2013
Pages :
262 pages
Prix :
14,90€
Achat :
Amazon
- Frangine
Résumé
« Pour moi – Joachim –, les choses se passaient plutôt bien : 17 ans, une
dernière année au lycée avant le bac, des potes, et une copine (canon). Mais
pour ma sœur Pauline, la rentrée en seconde s’est déroulée… douloureusement.
Faut dire qu’avec deux mères et pas de père, un peu de naïveté et quelques
maladresses, les emmerdes ont de quoi être tentées. Ah, j’oubliais : pendant ce
temps, Maline, notre deuxième mère, se prenait la tête à cause de son boulot
qui l’épuisait, ce qui foutait Maman en colère, parfois. Dans ma famille, c’est
pas l’amour qui manque, c’est sûr, mais pendant la période que je vais
raconter, on a eu chacun nos épreuves – et quatre façons différentes de les
affronter. »
Avis de Marie
Merci aux éditions La Sarbacane pour cette
découverte ! Frangine est un
livre touchant qui aborde un sujet faisant l’objet de nombreux débats en
France : les familles homoparentales.
Sans aucun voyeurisme et avec beaucoup d’émotion, Marion Brunet met en scène l'une de ces familles.
Joachim et Pauline vont
faire leur rentrée au lycée, l’un en terminale, l’autre en seconde. Si les
choses se passaient plutôt bien jusqu’ici pour Joachim, Pauline,
elle, va vivre une descente aux enfers. Pourquoi ? Prétentieuse,
arrogante, superficielle et insupportable ? Non, elle n’est rien de tout
cela. La raison alors ? Parce qu’elle possède deux mamans : Julie et
Maline. Est-ce un mal ? Non, pourtant certains le pensent et ne vont pas
hésiter à faire de cette première année au lycée un calvaire pour la jeune
fille. Comment y mettre fin ? Le soutien de sa famille va être déterminant
pour l’aider à passer cette épreuve.
Une fois la lecture du roman
commencée, je n’ai pas pu m’arrêter avant la fin. L’histoire est racontée par
Joachim, le grand frère. Mais cela ne fait pas pour autant de lui le personnage
principal. Si on se réfère au titre, on pourrait croire qu’il s’agit de
Pauline. Mais c’est beaucoup plus subtil. Il n’y a pas vraiment de personnage
principal. Frangine est avant tout
l’histoire d’une famille. Comme toutes les familles, celle-ci doit
faire face aux difficultés du quotidien. Mais s’y ajoute le regard souvent
critique des gens. En effet, il n’est pas facile d’être un couple homosexuel et
encore moins d’avoir des enfants. Sous prétexte de leur homosexualité, ces
parents sont vus comme incapables d’élever des enfants. Aux yeux de certains,
cela constitue même un crime ! Préjugés,
insultes et rejet, c’est à cela que doivent faire face nos personnages
mais pas seulement : soutien, amour et amitié
sont aussi de mise.
En se concentrant essentiellement sur le ressenti de Joachim et Pauline, l’auteur aborde le thème de l’homosexualité de manière subtile et originale. Ici, la question n’est pas « est-ce que des parents homosexuels sont capables d’élever des enfants ? » mais plutôt « qu’est-ce que cela fait d’avoir deux mères ou deux pères ? ». Même s’il s’agit d’une fiction, le roman n’en est pas moins assez réaliste. Nous suivons donc l’évolution des deux adolescents durant le premier semestre de l’année scolaire. Le récit est ponctué de souvenirs ayant marqué l’enfance de Joachim et qui permettent de mieux comprendre tous ces personnages. Le dernier qui conclut le livre m’a d’ailleurs beaucoup touchée (en fait, comme tous les autres, mais celui-là encore plus).
Marion Brunet nous dépeint
avec talent le portrait de cette famille pas comme les autres en mettant sans
cesse en balance les différents univers :
- Le lycée/la maison ;
- Joachim et Pauline/ Julie et Maline ;
- Julie/Maline ;
- Joachim/Pauline.
Nos quatre personnages
forment une famille unie et heureuse. Ce n’est pas parce que leurs parents sont
homosexuels que les enfants sont malheureux. Au contraire, Julie et Maline se
sont attachées à leur offrir tout l’amour et le bonheur dont ils ont besoin et
même plus. Mais voilà, le monde extérieur peut se révéler cruel. Et Pauline va très rapidement découvrir « qu’on n’est pas chez les Bisounours ».
Face à l’incompréhension générale des autres élèves et aux insultes,
Pauline se retrouve encore plus désemparée et isolée lorsque s’y ajoutent les
menaces physiques. Souhaitant régler la situation par elle-même, Pauline se
renferme, refusant d’en parler à ses parents ou encore à son frère dont elle
est pourtant si proche. Joachim n’abandonne pas pour autant et jouera malgré
tout son rôle de grand frère protecteur. En apprenant ce qu’il se passe, lui
aussi se sent dépassé par les évènements. Alors quand il voit par hasard sa
sœur recroquevillée par terre dans sa chambre en train de pleurer, il recule.
Cette scène m’a vraiment marquée tellement elle est poignante. Pauline pleure, crie, exprime sa douleur... en silence. Et c’est ce qui fait la force de cette
scène : personne ne peut l’entendre, pourtant cette souffrance est
visible. Si Joachim décide d’ouvrir les yeux, il n’en va pas de même pour tout
le monde, surtout au lycée. Ainsi, ceux qui se disaient amis avec l’adolescente
lui tournent du jour au lendemain le dos, par peur d’être jugés eux aussi.
D’autres préfèrent s’aveugler, tels certains professeurs qui, sachant les
persécutions qu’elle subit, refusent d’intervenir. Il
ne s’agit pas d’une volonté de nuire de leur part mais l’aveuglement dont ils
font preuve peut se révéler aussi dévastateur que la violence.
Que l’on soit sensible ou pas au thème abordé, Frangine ne laissera personne indifférent. Plein
d’émotions et de douceur, ce roman est un coup de cœur.
Malheureusement, je n’ai pas le talent de Marion Brunet pour vous faire
partager toutes les émotions ressenties lors de ma lecture. Alors, le plus
simple est que vous vous lanciez vous aussi dans la lecture de Frangine, vous ne le regretterez pas,
promis !
Extrait
« Il faut que je vous dise...
Raconter ma sœur ne suffit pas.
Me raconter non
plus.
J’aimerais annoncer que je suis le héros de cette histoire, mais ce
serait faux.
Je ne suis qu’un morceau du gâteau, même pas la
cerise.
Je suis un bout du tout, un quart de ma famille.
Laquelle est mon nid, mon univers depuis l’enfance, et mes racines, même
coupées.
Je ne suis pas le héros de cette histoire – parce que
nous sommes quatre.
Étroitement mêlés, même quand on l’ignore, même quand
on s’ignore.
J’imagine que c’est pareil pour tout le monde : que
c’est ça, une famille. »
Tu me donne envie de découvrir ce livre :)
RépondreSupprimerMerci :D En tout cas, je te le conseille, il est super !
SupprimerCe livre me fait très envie !
RépondreSupprimerN'hésite pas, tu ne le regretteras pas ^^
SupprimerJ'avais beaucoup aimé cette lecture!
RépondreSupprimerMoi aussi, contente qu'il t'ait plu !
SupprimerVoilà un avis qui donne envie!! Ca fait un moment que je l'avais repéré, donc pourquoi pas :)
RépondreSupprimerMerci, j'avais peur que la longueur effraie un peu tout le monde ! ^^'
SupprimerJ'avais beaucoup aimé aussi, c'est un livre très touchant :)
RépondreSupprimerOui, je suis d'accord avec toi ^^
SupprimerJ'ai passé un très bon moment avec ce roman :)
RépondreSupprimerMoi aussi :D
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